Article de l'Union - 1/12/10 - Spectacle Ca va la famille? Aux autres de juger
Spectacle Ça va la famille ? Aux autres de juger
Publié le mercredi 01 décembre 2010
Comédiens, habitants, techniciens se retrouvent sur la scène du Mail avant le spectacle.
TOUTE l'action de l'Arcade à Soissons a été d'estomper les lignes de
démarcation entre comédiens et habitants, de centre ville, quartiers et
campagne, bref entre le théâtre et la vie des gens.
Résultat cocasse
de ce mélange : simple correspondant couvrant les activités de
l'Arcade, je suis pourtant amené à jouer quatre pères abominables, le
frimeur, le suffisant, l'autoritaire et le pervers, dans un spectacle
mêlant professionnels et non-professionnels.
Quatre beautés
A
partir d'écrits venus des ateliers d'écriture, et d'Auster, Pommerat et
Vinterberg, Vincent Dussart fait une sorte d'oratorio, voix et corps
récitant des histoires sombres, déconcertantes ou désespérantes.
Racontées par un voisin, elles ne seraient qu'affreuses En devenant une
cérémonie théâtrale, elles prennent de la lumière, éclairent au lieu de
déprimer les spectateurs.
Les répétitions enrichissent notre
interprétation. « Je voudrais fréquenter les stars de cinéma » . Je ne
maîtrise pas cette phrase. Mais j'étais venu en 2009 photographier les
quatre beautés des « Reines perdues ». L'une d'elles, Virginie Deville,
me prend à présent le bras sur scène.» La phrase s'illumine.
Le jour
de la première nous nous retrouvons, comédiens et habitants, à temps
pour répéter ce qui chancelle encore, grignoter, nous préparer, faire
une relaxation sur scène et, surtout, être ensemble.
Une rose rouge
pour chacun
Un trou noir nous guette tous : non pas la fameuse
salle obscure devant la scène éclairée, mais l'abîme où peuvent tomber
nos répliques oubliées, nous laissant pantois devant les spectateurs.
Une rose rouge pour chacun dans les loges, l'attente, serrés dans les
étroites coulisses.
La scène s'éclaire de lumière orange.
Nous
nous placerons lentement sur la scène devant les spectateurs, objets de
leur regard. Je jette un dernier coup d'œil en haut, sur une longue
rangée de projecteurs accrochés. J'entre en scène à mon tour. Le
spectacle commence. Aux autres de le juger.
Denis Mahaffey.